Nous l’avons vu dans notre premier article : protéger les salariés des situations de harcèlement au travail fait partie des obligations légales de l’employeur.
Mais comment agir, en tant qu'employeur, lorsqu'on est confronté à des allégations de harcèlement au sein de son équipe ? Quelle procédure mettre en place ? Comment accompagner au mieux la présumée victime ?
L’entreprise doit avoir à cœur de libérer la parole des victimes tout en la protégeant, mais également de rendre cette parole audible dans la hiérarchie.
Mettre en place des systèmes efficaces pour détecter et prévenir le harcèlement est essentiel et plusieurs mesures sont d’ailleurs légalement obligatoires :
Avant de remonter une information, encore faut-il savoir l’identifier. Les entreprises ont donc tout intérêt à apprendre à leurs équipes les réflexes d’observation, d’écoute, d’aide, et de délégation des situations de harcèlement. Et en particulier les managers, cadres dirigeants et le CSE, dont le rôle est de protéger au mieux les équipes.
Parmi les signaux d’alerte qui peuvent être observés, on peut noter par exemple : une irritabilité accrue du salarié, des absences qui se multiplient, des difficultés à se concentrer, une fatigue chronique, l’adoption d’une posture défensive vis à vis de ses collègues, ou encore l’apparition d’addictions ou de troubles du comportement alimentaire.
Face à des allégations de harcèlement, l’employeur a l’obligation d’agir. Le fait de s’abstenir est condamnable, puisqu’il s’agit d’une violation de l’obligation de l’employeur de prévenir les risques professionnels.
Pour aider les entreprises à prévenir, agir, et sanctionner en cas de situations de harcèlement sexuel et agissements sexistes au travail, le gouvernement a établi ce guide pratique et juridique que vous pouvez consulter librement.
Nous vous résumons ci-dessous les principales étapes de la démarche à adopter en cas de harcèlement, moral ou sexuel.
La première étape, c’est d’accuser réception de l’alerte auprès de la personne qui a effectué le signalement. Depuis l’adoption de la loi Waserman, l’entreprise dispose de 7 jours pour le faire.
Cette étape a deux objectifs :
Dès le départ, il est important de rassurer toute personne impliquée de la confidentialité des informations remontées et de l’absence de “représailles”.
Si à ce stade il apparaît que la situation n’est pas constitutive d’un harcèlement sexuel mais d’un agissement sexiste, l’employeur doit procéder a minima à un rappel à l’ordre. Une sanction disciplinaire peut aussi être envisagée.
Si la piste d’un harcèlement ne peut être écartée, l’entreprise doit mener une enquête interne.
Mener une enquête interne pour clarifier les allégations de harcèlement est nécessaire avant d’engager une procédure disciplinaire. Elle peut être conduite par l’entreprise (DRH, représentant de la direction et/ou représentant du personnel) ou par une personne externe (un avocat).
Qui que soit la personne chargée de mener cette enquête, elle doit “agir avec discrétion” et “faire bénéficier aux différentes personnes interrogées d’une écoute impartiale ou d’un traitement équitable”. Pour cela, la personne choisie doit être neutre au regard de la situation - c’est-à-dire qu’elle ne doit pas être impliquée dans l’affaire. Et bien entendu, elle doit respecter la confidentialité des informations partagées.
L’enquête doit au minimum recueillir les témoignages :
Les représentants du personnel et la médecine du travail peuvent également être auditionnés pour apporter davantage d’éléments contextuels (faits antérieurs à l’alerte donnée, connaissance de l’environnement de travail…).
Le rapport d’enquête contient :
Ce rapport d’enquête est communiqué à la direction de l’entreprise.
Si la situation de harcèlement est avérée, l’entreprise dispose d’un délai de 2 mois pour sanctionner le salarié (le convoquer à un entretien préalable ou lui adresser un avertissement) à partir de la date de la clôture de l’enquête. Le salarié coupable de harcèlement est passible de sanctions disciplinaires pouvant aller du rappel à l’ordre jusqu’au licenciement pour faute grave.
Comme établi dans l’Accord interprofessionnel harcèlement et violence au travail de mars 2010, la (les) victime(s) doive(nt) “ bénéficier d’un soutien, et, si nécessaire, d’une aide à leur maintien et à leur retour dans l’emploi ou à leur réinsertion”.
Pour autant, il est souvent difficile de savoir se positionner quand on est témoin de harcèlement, ou qu’un collègue nous fait part de sa détresse.
Comment réagir de manière appropriée et aider face au harcèlement ? Quelle posture adopter face à une victime présumée ?
Nous avons demandé à Camille Sépulchre, thérapeute chez moka.care, ses conseils sur la posture et les mots à privilégier. À chaque étape de la procédure, elle recommande de s’appuyer sur cinq principes clés :
Cela commence évidemment par demander à la personne comment elle se sent, et reconnaître son ressenti. Il faut accueillir ses propos sans la juger ni interpréter, remettre en question ou banaliser les faits.
Nous l’avons vu, l’employeur a une obligation de protection à l’égard de ses équipes. En parallèle de l’enquête, vous pouvez éviter au maximum les contacts et/ou la confrontation entre les différentes personnes impliquées.
Cela implique :
Ici, il s’agit de ne pas renforcer le statut de la victime qui risque de se sentir de moins en moins capable. Plutôt que de choisir à sa place, mieux vaut lui exposer différentes possibilités d’intervention. Vous pouvez notamment :
Faire face à une situation de harcèlement, c’est voir son consentement bafoué. Si on décide d’agir à la place de la personne, on joue le même jeu (- même si l’intention est évidemment louable ici !). Si la présumée victime refuse d’agir, essayez de temporiser et assurez-vous qu’elle a toutes les informations en main pour agir.
Il est parfois difficile de garder pour soi ce genre de situation. Que l’on soit témoin, confident, ou observateur lointain de la situation, il est important de prendre soin de vous tout en respectant la confidentialité des personnes impliquées. Si la situation devient trop difficile à gérer, appuyez-vous plutôt sur une personne extérieure à l’entreprise : la médecine du travail, ou un service comme moka.care.
Le harcèlement au travail est un sujet épineux à tous les niveaux : il entraîne des conséquences parfois dramatiques au niveau des salariés faisant face à une situation de harcèlement et soumet les employeurs à une obligation de résultat quant à la protection de leurs équipes à l'égard de ces comportements. Agir face à une situation de harcèlement demande donc d'allier à la fois rigueur et empathie.
L’entreprise doit veiller à mettre en place des structures et des process efficaces pour réagir aux potentielles plaintes, mais surtout favoriser, par des politiques internes et un climat de travail bienveillant, les mesures qui préviendront ce genre de cas.
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* Résultat de l’étude “People at Work 2022” de l’ADP, en Septembre 2022
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