Anne-Laure Hamery, VP HR chez Safran.AI, nous livre un témoignage poignant sur la manière dont les traumatismes peuvent se manifester dans le milieu professionnel, parfois des années après les événements. Entre gestion individuelle et initiatives collectives, elle partage les actions concrètes mises en place pour soutenir les collaborateurs et prévenir ces situations délicates.

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Comment avez-vous été confrontée à la question du trauma 
en tant que DRH ?

Safran.AI (ex-preligens) est une solution d’IA qui détecte des objets sur des images satellites. Nous employons d’anciens militaires et ces images leur évoquent parfois des opérations auxquelles ils ont participé physiquement.

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Ce qui est difficile, c’est que le traumatisme peut se révéler des années après les événements. Du jour au lendemain, une personne “dévisse” et on a du mal à comprendre pourquoi.

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Un de nos collaborateurs a par exemple développé des symptômes de stress post-traumatique (perte de sommeil, difficultés relationnelles avec son manager et son équipe, démotivation palpable...) alors qu’il travaillait chez nous depuis 3 ans déjà. 

Récemment, un de nos collaborateurs a déclenché une procédure de signalement de harcèlement, suite à une remarque de son manager. Il en a été tellement meurtri qu’il n’a pas pu prendre son emploi. Nous avons mené une enquête interne, mais ne pouvions pas nous empêcher de nous interroger : “pourquoi cette phrase a-t-elle déclenché un tel tsunami ?” Nous nous sommes rendus compte que ce collaborateur avait été confronté à un management toxique dans une ancienne expérience professionnelle et que cette remarque avait réouvert la plaie. L’enquête a donc abouti à une conclusion qui met en évidence des maladresses de communication et pas à du harcèlement moral, et nous avons réorienté le manager vers du coaching d'une part, et d'autre part, vers notre formation sur les préventions des violences au travail.

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‍Qu’avez-vous mis en place dans votre entreprise pour accompagner ces situations ?

Nous agissons à la fois au niveau collectif et individuel. Pour accompagner individuellement chaque situation, nous avons mis en place : 

• un soutien financier avec une prime “accident de la vie” (qui peut être versée en cas de fausse couche ou de déclenchement de stress post-traumatique)
• un soutien psychologique avec moka.care en finançant 4 sessions individuelles avec des experts de ces sujets. 

‍La question du trauma est particulièrement délicate : or nous sommes RH et pas psychologues. Notre rôle est de réorienter les collaborateurs vers des experts qui vont pouvoir les aider à traiter ce traumatisme. 

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Au niveau collectif, notre objectif est à la fois de prévenir et de pouvoir agir rapidement en cas de situation à risque. Nous avons mis en place : 

• des conférences un jeudi par mois sur un sujet RH,
• des sessions collectives ou groupes de paroles avec un psychologue pour permettre à ceux qui en ressentent le besoin de partager leur ressenti avec leurs collègues
• des formations et de la sensibilisation sur les sujets de violence au travail auprès des managers
• un “parcours RPS” avec moka.care pour accompagner nos collaborateurs dont on sait qu’ils sont confrontés à des situations difficiles. 

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