Les troubles psychologiques représentent désormais le principal motif des longs arrêts (28% en 2022 contre 14% en 2016 selon le baromètre Malakoff Humanis). Pourtant, il demeure encore difficile d’évaluer le coût réel d’un burn-out. Alors qu’il impacte tout à la fois l’individu, l’entreprise et la société, ses conséquences sont à la fois économiques et organisationnelles, sans parler de la santé mentale et physique des personnes qui en souffrent.
S’il est si complexe d’évaluer très exactement le coût d’un burn-out, c’est d’abord parce qu’il s’agit d’un syndrome plutôt récent dont on ne parle que depuis la fin du XXᵉ siècle. Pour la petite histoire, il est d’abord apparu dans les métiers de la relation d’aide comme les médecins, avocats ou psychologues. Certes, le burn-out figure dans la classification internationale des maladies (CIM). Il y est décrit comme un syndrome résultant du stress chronique au travail et qui n’a pas été géré avec succès. Mais là où cela se complique, c’est que le CIM énonce en même temps l’existence de 130 symptômes. Résultat : “la pose du diagnostic peut être compliquée parce que ces symptômes ne sont pas spécifiques au burn-out”, explique Margaux Tancrède, psychologue référente pour moka.care. Sans compter que l’emploi du terme “burn-out” à tout vent contribue à le décrédibiliser.
Et puisqu'il n’existe pas encore de consensus de la part de la communauté médicale sur ce mal, le burn-out n’est à ce jour pas reconnu comme une maladie professionnelle en France. En 2019, seulement 1050 burn-outs ont été reconnus comme des maladies professionnelles par la sécurité sociale. C’est 6 % de plus qu’en 2018, mais encore très faible au regard des estimations de cas dans l’hexagone. En France, l’Institut national de veille sanitaire (INV) évalue à 480 000 le nombre de Français touchés par la souffrance psychique au travail. 30 000 de ces cas seraient des burn-outs, tandis que 150 000 salariés seraient incapables d’endosser leur charge de travail et de délivrer des résultats. L’INV précise ainsi que la frontière avec les dépressions “causées ou aggravées par le travail” est encore ténue. Pour toutes ces raisons, il demeure difficile d’objectiver les coûts réels du burn-out en France. Reste qu’il impacte assurément l’individu, l’entreprise et la société.
La première personne à souffrir des multiples conséquences d’un burn-out, c’est le sujet lui-même. Et les coûts vont être de différents ordres.
Au niveau des organisations, l’impact va être multiple, avec des effets délétères tant en interne qu’en externe.
7,7K € = les coûts directs liés à un burn-out (source moka.care). Pour mieux comprendre ce chiffre, il faut appréhender les différentes étapes de l’arrêt maladie.
Les coûts directs sont donc de 7,7k€, et c'est vraiment un minimum car (i) les compléments d'IJSS n’ont pas été pris en compte et (ii) les coûts indirects ont été mis de côté (démotivation de l'équipe, impact sur la marque employeur...etc).
Au-delà des coûts économiques astronomiques à l’échelle de la société, le burn-out engendre d’autres effets par ricochet.
L’adage ne saurait être plus vrai tant les dommages collatéraux dépassent la seule sphère individuelle. La prévention passe déjà par une utilisation à bon escient de ce terme clinique. “Ce sont généralement les personnes véritablement concernées par le burn-out qui n’emploient jamais ce terme, parce qu’elles sont le plus souvent dans le déni, ont une capacité de travail forte et sont reconnues comme telles par leur entourage, ce qui ne fait qu’augmenter leurs exigences envers elles-mêmes”, précise Margaux Tancrède. Mieux prendre en charge le burn-out, c’est donc déjà mieux le définir.
La psychologue invite ensuite tout à chacun à repérer des changements de comportements et d’état émotionnel, chez soi et les autres. “C’est important de se questionner, d’en parler avec ses proches, de constater s’il y a une fatigue émotionnelle qui est souvent un élément précurseur”, recommande notre spécialiste.
Enfin, il est essentiel de bien préparer les équipes aux retours de burn-out, et plus globalement aux longs arrêts. Une réintégration réussie, c’est l’assurance de contrôler les risques de rechute, et d’éviter l’emballement de ce cercle vicieux.
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Paulina Jonquères d'Oriola
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