Les risques psychosociaux (RPS) peuvent altérer directement le bien-être et la santé au travail. Depuis 2020, ils ont été exacerbés par la crise sanitaire. Ils correspondent à des risques professionnels à part entière portant atteinte à l’intégrité physique et la santé mentale des collaborateurs. Les risques psychosociaux peuvent de surcroît impacter négativement la performance et le fonctionnement de l’entreprise. Il est par conséquent fondamental de savoir les détecter et les prévenir au mieux.
Comment repérer les principaux facteurs de RPS ? Quelles sont leurs conséquences sur les individus et l’entreprise ? On fait le point.
L’ensemble des collaborateurs, quelle que soit leur fonction, leur sexe, leur âge ou leur métier, sont susceptibles de voir leur santé se dégrader à cause des RPS. L'INRS (Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles) en a identifié trois, combinés ou non, avec chacun leurs spécificités. Le premier est le stress au travail, suivi de près par les violences internes (harcèlement moral, harcèlement sexuel, conflits) ou externes à l’entreprise (insultes, menaces, agressions, incivilités).
Vous l’aurez compris, les RPS peuvent être générés par l’organisation, par les relations interpersonnelles mais aussi par des facteurs externes. Leur caractéristique commune est qu’ils sont à l’intersection entre l’individu (le « psycho ») et sa situation de travail (le « social »).
Voyons maintenant quels sont les différents risques psychosociaux plus en détail.
Selon l’enquête d’ADP « People at Work 2022 », près de deux tiers des salariés français (64%) déclarent ressentir du stress au travail au moins une fois par semaine (+9 points par rapport à 2019). On parlera dans ce cas de stress chronique. Ce dernier advient en particulier lorsqu’une situation de stress au travail perdure dans le temps ou qu’un stress aigu se répète à de nombreuses reprises.
En 2021, ce stress faisait déjà peser un coût de 2 à 3 milliards d’euros par an sur notre économie d’après l’INRS (soit 617 milliards annuels selon l’agence Européenne pour la Sécurité et la Santé au Travail ou EU-OSHA) entre absentéisme, désengagement, baisse de productivité et arrêts de travail. Le télétravail et le travail hybride ont pour leur part accentué ces chiffres, puisque la distance aujourd’hui empêche souvent les managers de détecter les signaux faibles liés à la santé mentale au sein de leurs équipes.
Selon l’avenant n° 63 du 26 juin 2018 relatif à la définition, la prévention et la gestion des risques psychosociaux en France, la violence va du manque de respect à la manifestation de la volonté de nuire, de détruire, de l'incivilité à l'agression physique. La violence au travail quant à elle peut se traduire par des agressions verbales, comportementales ou physiques.
Cette violence peut être interne. Elle est dans ce cas le fait d’autres collaborateurs et se manifeste au sein de l’entreprise. Elle peut notamment prendre la forme de tensions, de conflits exacerbés ou de harcèlement moral voire sexuel. Les violences externes quant à elles désignent les agressions exercées envers les salariés par des personnes extérieures à l’entreprise, telles que des clients ou des usagers. Il peut s’agir d’insultes, de menaces, d’agressions physiques ou d’incivilités qui elles aussi peuvent être à l’origine de graves troubles psychosociaux.
Une enquête mondiale réalisée par l’Organisation Internationale du Travail (OIT), la Lloyd’s Register Foundation et Gallup (janvier 2023) révèle un constat alarmant puisque plus d’une personne sur cinq affirme avoir déjà subi des faits de violence et/ou de harcèlement au travail.
Il existe quatre catégories de facteurs à l’origine des risques psychosociaux dans le cadre du travail.
La surcharge de travail, le degré d’exigence en termes de qualité et de délais, le manque d’autonomie, une mauvaise répartition des tâches, des horaires de travail inadaptés (rigides, prolongés, sans équilibre entre vie personnelle et professionnelle) constituent un premier volet de facteurs organisationnels.
De la même manière, des tâches répétitives ou des conflits de valeurs (écart entre les missions et valeurs propres à l’individu, éthique, sens au travail) sont des facteurs liés au contenu de l’activité du salarié, qui peuvent eux aussi favoriser les risques psychosociaux. Enfin les conditions de travail, l’aménagement des espaces de travail peuvent accentuer aussi les RPS.
Cette seconde famille de facteurs fait référence à la qualité des liens entre le salarié et sa hiérarchie mais également avec ses collègues. Parmi eux la discrimination, l’exclusion, le manque de leadership (micro-management vs autonomie), une ambiance toxique, l’absence de collaboration ou de reconnaissance peuvent être à l’origine de RPS importants.
Pour finir, la concurrence, l’insécurité au travail, l’incertitude quant au futur de son métier ou de son entreprise sont des facteurs externes liés à l’environnement socio-économique qui eux aussi peuvent avoir un impact négatif sur la santé mentale des salariés.
Selon l’INRS, s’ajoutent en raison du télétravail (partiel ou total) de multiples facteurs de risques psychosociaux depuis 2020, dont l’augmentation des risques de violences verbales ou écrites à distance, l’isolement et l’hyperconnexion. Comme le souligne l’enquête ADP, aujourd’hui « 50% des salariés estiment que les managers sont moins susceptibles de repérer les membres de leur équipe qui font face à des problèmes de charge de travail, de stress ou de santé mentale lorsque l’activité professionnelle est exercée à domicile plutôt qu’au bureau ».
L’ensemble de ces facteurs peuvent être néfastes pour la santé mentale et physique des individus, mais aussi pour la performance et l’attractivité de l’entreprise. La prévention des RPS constitue donc un enjeu majeur pour les organisations.
Au-delà de maladies psychosomatiques, de troubles anxieux, de l’humeur ou du sommeil (insomnie), d’une diminution de la concentration et de l’engagement, un niveau élevé de stress pourrait notamment aboutir au burn-out (syndrome d’épuisement au travail). Cet état se caractérise par le sentiment d’être vidé de ses ressources physiques, mentales et émotionnelles, mais aussi par un désintérêt pour les autres et le contenu de son travail. Le burn-out conduirait enfin à la dévalorisation de ses propres résultats et à une perte de sens majeure.
Actuellement, d’après une enquête de l'Observatoire de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (ORSE), 34% des salariés français seraient en burn-out dont 13% en burn-out « sévère », soit plus de 2,5 millions d’individus. Selon le dernier baromètre du cabinet Empreinte Humaine (mars 2023), ces chiffres auraient été multipliés par 2 depuis début 2020. Au sein de l’entreprise, au moins trois signaux faibles ou indices peuvent permettre de détecter le burnout, à savoir un salarié en grande fatigue, qui s’isole ou se désengage de son travail.
De son côté, le bore-out ou syndrome de l’épuisement par l’ennui, est une pathologie accentuée elle aussi par les RPS, dont on commence timidement à parler en France. Elle toucherait près de 6 salariés sur 10 (sondage réalisé par OpinionWay pour Elevo) : mener à bien des missions peu stimulantes impacterait en effet négativement la santé mentale des collaborateurs et conduirait à la dépression. Là encore certains indices peuvent aider à repérer le bore-out en amont tels que le désengagement, des erreurs répétées, un isolement progressif ou une fatigue chronique.
Qu’en est-il des conséquences des RPS sur la santé physique des salariés ? Le stress par exemple favoriserait d’une part l’apparition de troubles musculo-squelettiques (TMS), pathologies touchant le dos, les muscles, les tendons et les articulations. Il augmenterait d’autre part les risques de maladies cardio-vasculaires. Selon l’EU-Osha, certaines études suggèrent en effet que les personnes travaillant de longues heures (≥ 55 heures/semaine) présentent un risque 1,1 fois plus élevé de maladie coronarienne et 1,3 fois plus élevé d’AVC que des personnes priorisant l’équilibre vie privée-vie professionnelle.
Enfin, les RPS ont des effets très concrets pour l’entreprise. Sans démarche de prévention collective, ils peuvent mettre en péril sa performance et dégrader la marque employeur. Or selon la loi française, ce dernier a une obligation de prévention et de résultat en matière de RPS.
En 2018, l’absentéisme représentait notamment un coût de 108 milliards d'euros par an (soit 4,7% du PIB) selon l'institut Sapiens. Il aurait augmenté de 24% en 2020 vs 2019 (baromètre d’Ayming et AG2R La Mondiale). 50 à 60% de cet absentéisme en France serait directement imputable au stress et aux risques psychosociaux.
Le constat est identique côté turnover. Sans mesures d’accompagnement ni de soutien, les RPS peuvent contribuer à augmenter le taux de rotation des salariés (démissions, départs anticipés). Là encore, les enjeux d’attractivité, d’engagement et de fidélisation sont majeurs. Enfin, les risques psychosociaux (RPS) peuvent altérer la productivité, la qualité du travail, l'innovation et la créativité au sein de l’entreprise.
Nous espérons que cette définition des risques psychosociaux et ce panorama détaillé de leurs facteurs et impacts, notamment sur la santé mentale des salariés, vous permettront d’aller plus loin dans la mise en place de mesures de prévention efficaces au sein de votre entreprise, comme des formations RPS. En cas de besoin, nos psychologues moka sont là pour vous.
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* Résultat de l’étude “People at Work 2022” de l’ADP, en Septembre 2022
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