“Détends toi”
“Va donc prendre un bain”
“Tu as essayé la méditation ?”
"Mais arrête de stresser"
… sont autant de conseils que l’on nous donne lorsque l’on est “trop stressé”.
Dans notre société moderne, où nous sommes en quête du bien-être à tout prix, nous sommes souvent incités à fuir le stress. Comme si finalement, la solution était de ne plus être stressés.
À cela, nous avons deux réponses :
Pourquoi ? Tout simplement parce que le stress va de pair avec la vitalité. Nous avons besoin du stress au quotidien, sans quoi nous ne pourrions nous lever le matin.
Et puis, surtout, parce que le stress n’est pas mauvais pour la santé. C’est la mauvaise gestion du stress qui est néfaste.
Voilà qui vous fait une belle jambe. Car, qu’est-ce que ça veut dire “mieux gérer son stress” ?
On y vient.
Face au stress, qu’il soit physique ou psychique, l’organisme va réagir via notre système nerveux autonome qui se divise entre le système nerveux sympathique — l’accélérateur — et le parasympathique — le frein.
On s’en doute (et on le sent, d’ailleurs) : un stress intense vient perturber notre équilibre interne. Mais bonne nouvelle : la nature est bien faite. Confrontée à un événement disruptif, elle mettra tout en place pour revenir à son point d’équilibre. C’est ce que l’on appelle dans le jargon psy “l’homéostasie” : l’incroyable capacité du corps à maintenir son équilibre intérieur.
Une fois le danger passé, l’organisme peut enfin se détendre. C’est le système nerveux parasympathique qui est aux manettes et qui va permettre ce retour à l’équilibre.
Autrement dit, on sort du fameux “fuite combat” pour entrer dans une phase de détente. Cette étape essentielle est provoquée par l’action.
Donc, si on récapitule :
Si vous ne devez retenir que deux choses ici, ce sont les suivantes :
Il existe deux types de stress :
Pour vous représenter le stress aigu, prenons l’exemple d’une course poursuite avec un lion (typiquement le genre de stress que vivaient nos ancêtres les hommes de Cro Magnon). Dans cette situation, l’homme de Cro Magnon va prendre ses jambes à son cou et fuir. Une fois qu’il sera échappé, et que l’agent stresseur (= le lion) aura disparu, il pourra enfin décompresser. On voit ici en quoi l’action (fuir) a permis d’entrer dans la phase de détente.
A l’inverse, le stress chronique est un stress prolongé, où l’action est rendue impossible. C’est souvent le cas avec le stress “des temps modernes”, qui est bien plus implicite qu’un lion qui nous fonce dessus (et — soyons honnêtes— moins dangereux). Seulement voilà : les horaires à rallonge, le métro en panne, les urgences à traiter… sont autant de stress du quotidien sur lesquels on ne peut pas agir. Ou, plus exactement, des situations dans lesquelles aucune action envisageable ne permettrait de mettre l'agent stresseur à distance. D’autant plus qu'il s'agit d'agents stresseurs qui reviennent tous les jours.
Quand l’action est inhibée, on entre justement dans la fameuse “mauvaise gestion du stress”, qui peut aller jusqu’à l’épuisement et au burn-out.
On devrait plutôt dire “de nos cerveaux”. Au pluriel. Tout à fait.
Notre cerveau est composé de plusieurs parties, chacune ayant un rôle bien distinct notamment dans la réponse au stress.
Pour la petite histoire, c’est le neurobiologiste Paul McLean qui a développé la théorie du cerveau triunique : le cerveau reptilien, le cerveau limbique et le néocortex.
Mais où voulons-nous en venir exactement ?
C’est justement à cause du néocortex, ce cerveau rationnel (qui nous permet, accessoirement, de vivre en société), que l’action est empêchée. Face aux agents stresseurs modernes tels que le travail, nous ne pouvons pas appliquer les mêmes méthodes que nos ancêtres. Prenons un exemple relativement simple :
Je rentre du travail après une journée vraiment difficile, couronnée par une dispute avec mon manager. Impulsivement, j’aurais sans doute envie de tout plaquer et de démissionner (et ainsi me débarrasser de l’agent stresseur). Or, rationnellement, je me rends bien compte que ce n’est pas envisageable : j’ai besoin de gagner ma vie, je ne peux pas quitter mon poste du jour au lendemain. Ma raison (= mon néocortex) me rappelle à l’ordre. L’action étant rendue impossible, le stress reste “coincé” et le retour à l’homoeostasie est impossible.
On préfère pas vous mentir : le stress chronique est une réalité à laquelle peu d’entre nous échapperont.
Cependant, voici la bonne nouvelle : il est possible de forcer notre organisme à entrer dans une logique de stress aigu. Il s’agit en fait de booster le système nerveux parasympathique pour induire la phase de détente. Voici quatre actions qui marchent (presque) à tous les coups :
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* Résultat de l’étude “People at Work 2022” de l’ADP, en Septembre 2022
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