A l'occasion de la journée mondiale de la santé mentale, nous sommes partis à la rencontre d'entrepreneurs et personnalités dans différents domaines. Ils se sont confiés sur leur rapport à la santé mentale. Des gens à qui tout semble sourire. Et pourtant, comme tout le monde, ils ont connus des moments difficiles. Merci à eux pour leur témoignages. Merci à vous de les lire.
En 2014, j’ai vécu une période de burn-out liée au stress de mon travail. Ce fut une épreuve difficile à passer, c’est sûr mais j’accepte facilement d’en parler aujourd’hui.
À ce moment-là, mon corps s’est mis à m’envoyer un signal - comme si, en un sens, il me disait “moi, j’arrête tout”. Rapidement, je me suis retrouvé dénué de réflexes qui me semblaient pourtant acquis. Je n’avais soudainement plus faim, je ne supportais plus le bruit ambiant des restaurants ni celui de la radio en voiture et il m’était quasiment impossible d’apprendre mes textes, faute de concentration. Finalement, c’était comme si je souffrais d’une migraine, mais en permanence. Moi qui avais pour habitude de gérer plusieurs choses en même temps, j’ai cru être celui à qui le burn-out n’arrive pas.
Accepter que j’avais tort a été la première étape. Et la plus importante certainement, car le plus dur en réalité, c’est le diagnostic. Reconnaître, même si l’on est très fort, très positif, que ça ne va pas. Ce déclic-là sonne le début de la guérison, mais il prend du temps. On ne se dit pas spontanément “c’est mental” puisqu’après tout, c’est surtout notre corps qui trinque. À force de consulter plusieurs médecins, certains ont fini par me dire “Prenez des vacances, c’est important de vous reposer”. C’est à ce moment-là que j’ai aussi commencé à voir, pour la première fois de ma vie, un psychologue. Après 3 ou 4 séances, j’ai surtout compris que j’avais besoin de lever le pied. J’ai eu la chance de pouvoir le faire, j’ai conscience que ça n’est pas le cas de tous.
Sans grande formule magique, j’ai appris à mettre en place des petites actions pour aller mieux. Moi qui sortais beaucoup, j’ai changé mes habitudes. Je faisais du sport, je marchais, je prenais plus de temps pour moi et je me forçais à déconnecter du boulot. J’ai aussi écouté mon corps, tout simplement et, plutôt que d’aller reprendre un énième café quand je me sentais K.O, j’allais me reposer. De la même manière, j’ai retrouvé une alimentation saine alors que la “logique” voudrait que l’on fasse l’inverse quand on se sent déprimé. Ça parait simple dit comme ça, mais c’est à partir de ce moment-là que j’ai vraiment commencé à aller mieux.
Pour m’aider, j’avais aussi mis en place une méthode d’évaluation de ma propre santé mentale, un peu lorsqu’à l’hôpital un médecin nous demande d’estimer notre douleur sur une échelle de 1 à 10. Tous les soirs, je marquais dans ce qui est devenu mon nouveau “carnet de santé” mes différents états au cours de la journée qui oscillaient entre 1, le point le plus bas, et 6. En suivant de près l’évolution de ma dépression, j’y voyais plus clair dans cette nébuleuse.
Autour de moi, les réactions étaient mitigées. Il y a en réalité une réelle méconnaissance du burnout et peu ont été capables de trouver les mots justes. La plupart du temps, mes proches étaient inquiets - certains m’ont confié ne pas avoir l’habitude de me voir dans cet état-là - ou minimisaient la situation à coups de “ça va aller, sors toi de là”.
D’autres amis “superwomen”, elles, me comprenaient mieux et reconnaissaient en moi les signes qu’elles-mêmes avaient manifestés. Entre leur carrière et leurs enfants, certaines s'étaient déjà retrouvées en larmes dans leur douche le matin, sans savoir comment affronter la journée à venir.
Très clairement, le burn-out touche régulièrement ceux qui occupent de nombreuses responsabilités. Il y a le stress du travail, la pression que l’on nous impose ou que l’on s’impose… C’est gérable, bien-sûr, mais quand on couple ça avec des enfants et une vie de famille, c’est souvent là que ça vacille.
Désormais, je reconnais beaucoup mieux les signes avant-coureur. Il existe un ensemble de choses, personnelles à chacun, qui fait que l’on va se dire : « ah tiens, la pression est en train de monter là ». La pression, chez moi, est en réalité sous-jacente - on ne se change pas - mais je sais qu’elle peut aller jusqu’à m’envahir. Lorsque je m’en rends compte, il est temps pour moi de faire une pause, de ne pas sortir le soir malgré la bonne soirée qui m’attendait, de me reposer en lisant un bon bouquin.
Après avoir vécu un burn-out, je suis vigilant. Je fais attention à ma santé mentale mais aussi à celle de mes comédiens. Je veille à ce qu’ils ne soient pas dans un environnement malsain ou instable, j’ai besoin de sentir qu’il y a une bonne ambiance au sein de l’équipe. Lorsque je vois quelqu’un qui se trouve dans un état de mal-être comme j’ai pu l’être, je viens lui parler. Même si la personne tente de masquer ses émotions, j’arrive à les discerner puisque je suis passé par là moi aussi. C’est aussi ça mon rôle de manager finalement.
En tant que chef d’entreprise, il est essentiel de savoir repérer les moments clés, ceux où l’on sent que l’on peut agir, en y mettant de la bienveillance dans ses rapports à l’autre, en veillant à la pression que l’on met à ses équipes, et osant adresser le sujet, tout simplement. Après tout, il n’y a absolument rien de tabou dans le burn-out.
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* Résultat de l’étude “People at Work 2022” de l’ADP, en Septembre 2022
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