L’émotion est contagieuse.
Jusqu’ici on ne vous apprend rien. Qui n’en a pas déjà fait l’expérience ? Au contact de quelqu’un de jovial, nous nous sentons d’un coup plus légers, apaisés. Et à l’inverse : au contact d’une personne stressée, énervée, triste, nous nous sentons nécessairement… énervés, stressés, tristes.
Selon Christophe Haag, chercheur en psychologie sociale et auteur de “la contagion émotionnelle”, les émotions des autres s’attraperaient plus facilement qu’un virus.
Le mécanisme, au fond, est le même que celui du bâillement : les neurones miroirs. Ces petites particules ont un rôle non négligeable : elles nous permettent de créer du lien. Ce sont eux qui nous rendent empathiques finalement.
C’est notre force. Et c’est aussi notre faiblesse.
Selon une recherche, 26% des personnes observant quelqu’un de stressé présentaient des taux de cortisol plus élevés.
Lorsque l’on voit quelqu’un de nerveux dans le métro le matin, on a tendance à assimiler cette nervosité. Celle-ci se transmet à nos collègues. Et ainsi de suite. On parle de transfert d'émotions.
Mais cette contagion ne passe pas que par la vue. Les dernières recherchent montrent que la transmission du stress se fait également par l’odorat. En effet, les personnes stressées relâchent des hormones de stress par la transpiration. Nos cerveaux y sont extrêmement sensibles.
D’autres facteurs impactent notre sensibilité au stress des autres : nos relations interpersonnelles (nous sommes nécessairement plus impactés par le stress de quelqu’un de proche que celui d’un inconnu.) Il y a aussi la façon dont nous gérons notre propre stress. Si nous avons des stratégies efficaces pour gérer notre propre stress, nous pouvons être mieux préparés à gérer le stress des autres.
Notre hyperconnexion aux autres ne fait qu’amplifier ce phénomène : nous sommes sans cesse exposés, d’une façon ou d’une autre, à la négativité des autres. Lorsque ce n’est pas en direct, c’est via les réseaux sociaux, la presse, les chats d’entreprise. Se protéger du stress ambiant relève d’un défi de plus en plus ardu. Et pourtant, c’est une nécessité.
Il est important d’être attentif aux situations nocives qui génèrent et perpétuent des mauvaises émotions. Détecter ces sources de stress peut permettre de reconnaître ces situations et les éviter.
De l’épuisement, une mauvaise gestion du stress, un mal-être, de l’anxiété, de l’irritabilité, un manque de lâcher-prise peuvent être des signes de contagion émotionnelle.
Le problème c’est que cette dernière a tendance à être plus intense avec les émotions négatives comme l’anxiété, la tristesse, l’angoisse qu’avec les émotions positives comme la bonne humeur ou l’apaisement.
Avant toute chose, il s’agirait de changer son rapport au stress. Lorsque nous percevons le stress comme une menace, notre organisme a tendance à se crisper. C’est ce qui engendre notre réaction négative au stress. Nous cherchons systématiquement à lutter contre le stress. Or le stress nous permet aussi de relâcher l’ocytocine et de nous rapprocher des autres. Le stress des autres devient dès lors l’opportunité de créer du lien.
Mais lorsque la négativité de l’autre prend vraiment trop de place, il existe plusieurs pratiques à mettre en place pour renforcer ses “anticorps au stress” :
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* Résultat de l’étude “People at Work 2022” de l’ADP, en Septembre 2022
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