Se lever tous les matins pour aller s’entraîner, travailler inlassablement son geste pour qu’il soit parfait, nager pendant des heures dans une piscine, descendre 10 000 fois la même piste de ski, perdre un match et retourner sur le terrain le lendemain… Le quotidien d’un athlète de haut niveau comporte lui aussi son lot de répétition, de routines et de déceptions qui peuvent venir entacher la motivation.
Comment conservent-ils la flamme dans la durée ? Quelles sont les clés de leur motivation ?
Derrière la question de la motivation se cachent deux grandes questions :
Bien qu’elles s’inscrivent dans le cadre du sport de haut niveau, ces bonnes pratiques sont des clés qui, appliquées à votre quotidien professionnel, vous permettront de cultiver votre propre motivation au travail et, si besoin, de surmonter les passages à vide que l’on peut rencontrer au cours d’une carrière.
Pour Edgar Grospiron, champion olympique de ski acrobatique, la motivation passe d’abord par une bonne connaissance de soi :
“[Mon premier conseil] c'est bien comprendre ce qu'est la motivation, comment ça fonctionne, qu'est-ce qui motive un individu ? Qu’est-ce qui me motive ? (…) La deuxième chose, c'est mettre en place des bases pour être sûr de cultiver un haut niveau de motivation. Les bases sont simples : c'est la passion, tes talents. Et troisièmement, faire des choses qui sont en phase avec tes valeurs. Ce sont les trois fondamentaux : si tu es calé sur tes passions, tes talents et tes valeurs, ta motivation sera toujours présente. Tu vas la cultiver.”
C’est également l’approche de Makis Chamalidis, psychologue qui accompagne les athlètes de haut niveau pour les aider à trouver l’équilibre entre bien-être et performance :
“Je regarde deux choses en premier lorsque j'accompagne des sportifs de haut niveau. La première, c'est la profondeur de son projet. C'est-à-dire le “pourquoi” qui anime le champion au quotidien. Et ce pourquoi doit être vital — allant bien au-delà de “vouloir gagner". Il est ancré dans les motivations profondes auxquelles on n'a pas si facilement accès mais qui nécessitent d'être connues pour procéder à un accompagnement performant.”
Autrement dit, pour cultiver sa motivation, encore faut-il savoir ce qui nous motive. Pour le navigateur Thomas Coville, cela passe principalement par l’identification de ce qui lui procure de l’énergie :
“J’ai toujours eu plus d’énergie à l’arrivée qu’au départ, et ce malgré la fatigue. Et quand tu ressens ça, tu sais que tu as trouvé ce qui t’épanouit et te rend heureux.”
Au travail, s’il est certes irréaliste de chercher à se sentir animé(e) par chaque aspect de notre activité, s’entraîner à repérer ce qui nous procure de l’énergie est cependant une piste intéressante pour faire face à de potentielles baisses de motivations lorsqu’elles arrivent !
Prenons un instant pour revenir à ce qui définit la motivation. On distingue en fait 2 types de motivation :
Cette dernière, le cycliste et dirigeant d’équipe Marc Madiot la résume en ces termes :
“En général, pour durer et perdurer dans ce métier, il faut en avoir envie. Moi je résume souvent ça à l'envie d'avoir envie, comme le dit une chanson bien connue. C’est ce qui est la clé de voûte du sport de haut niveau en général mais aussi de beaucoup de secteurs d’activité : si vous faites les choses sans en avoir envie vous les faites moins bien et vous réussissez pas.”
En effet, alors que la motivation extrinsèque est temporairement efficace, c’est bien la motivation intrinsèque, plus durable, qui permet de garder la même envie de performer dans le temps, comme l’exprime Edgar Grospiron :
“La motivation, c’est l’énergie du plaisir. Du plaisir, il y en a plusieurs niveaux. Il y en a dans l'exercice même du métier : prendre du plaisir à jouer, à s'entraîner, c'est une chose. Prendre du plaisir à gagner, c'en est une autre, peut-être un peu plus éphémère, parce que quand tu gagnes, le lendemain, tu as des adversaires qui convoitent ce que tu leur as pris. Donc forcément, c'est de courte durée. Par contre, le plaisir que tu prends à jouer, à t'entraîner, à te développer, à progresser, ça c'est à mon avis peut-être la clé principale pour performer.”
Mais concrètement, comment stimuler sa motivation et son énergie au quotidien ? Camille Lacourt, champion de natation, a régulièrement recours à une méthode de visualisation positive qui lui permet de rester en maîtrise de sa motivation même dans les moments les plus difficiles :
”J'adorais, quand je nageais, imaginer avoir un sac à dos sur le dos. En fait, ce sac à dos, il est imaginaire, mais à chaque fin de séance, j'y mettais une petite idée positive. C'est-à-dire que même des séances où j'étais à la cave, où j'étais épuisé, je me disais “aujourd'hui, j'ai bien fait mes virages, aujourd'hui j'ai bien fait mes coulées, j'ai bien fait ci, j'ai bien fait ça, je me suis bien étiré…”, des trucs qui peuvent sembler dérisoires ! Et j'avais des copains, quand ils faisaient des mauvaises séances, ils sortaient en se disant “je n'ai pas bien fait ça, je n'ai pas bien fait ça”.
Et en fait, moi j'avais conscience de ce sac à dos où je ne mettais que du positif, et eux n'avaient pas conscience qu'en fait ils mettaient des pierres, des rochers de négativité dans leur sac. Et quand on arrive en compétition, si on a un sac avec des pierres qu'il faut tirer, c'est trop dur. Alors que moi, je n'avais pas de sac, en fait, j'étais vraiment léger, je n’avais que du positif.”
Camille Lacourt mentionne également l’importance de se fixer des objectifs à court terme afin de progresser par étapes vers un objectif plus conséquent sans prendre le risque de se décourager en cours de route :
”On ne peut pas se dire “je vais direct être champion olympique”, il faut d'abord des objectifs à court terme. Donc déjà, il faut toujours des objectifs journaliers. Il faut que quand on se couche le soir, on ait eu l'impression d'avancer. (…) Le plus important, c'est de créer une inertie. (…) Si à un moment donné on arrête d'avancer, en réalité on recule. Et je crois que la différence entre des champions qui ont réussi à gagner et des champions qui sont autant entraînés mais qui ont toujours été à pas grand chose de vraiment réussir, c'est qu'ils ont réussi à garder cette inertie.”
Pour cultiver sa motivation, il est donc essentiel de bien se connaître afin d’identifier ses leviers de motivation intrinsèque : qu’est-ce qui me donne de l’énergie ? Qu’est-ce qui me procure du plaisir ? Qu’est-ce qui me donne envie de me lever chaque matin ?
Une fois ces leviers identifiés, il s’agit de parvenir à les activer dans les moments où la motivation se fait plus rare, par exemple en faisant appel à des pensées positives accumulées sur le long terme ou en se fixant des petits objectifs journaliers pour retrouver de la satisfaction à les atteindre comme le fait Camille Lacourt.
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